Historique | Propriété de l'abbaye Saint-Paul, le moulin est attesté dès le 11e siècle et une papeterie s'y installe en 1473. Il est assez tôt fortifié pour garantir l'approvisionnement de la ville en farine en cas de siège : une muraille l'entoure dès 1596 et en 1658, lors de modifications des défenses de la ville, il est protégé par un redan. Vauban en fait un " moulin de siège " et, entre 1675 et 1695, lors de la construction de la ceinture de fortifications urbaine, l'englobe dans un bastion (qui sera modifié en 1764). Reconstruit en 1691, il est condamné en 1782 par un arrêt du Parlement à être démoli car tenu en partie responsable des inondations touchant la ville. En 1824, un jugement ordonne l'exécution de l'arrêt, exécution effective à la fin de la décennie. Le projet définitif du canal du Rhône au Rhin prévoit en 1826, outre la destruction de 3 autres moulins, la réfection du barrage Saint-Paul. Modifiant le bastion, le Génie militaire reconstruit donc le moulin, en deux étapes : des casemates protégeant les roues à aubes sont édifiées entre 1831 et 1834 à la gorge du bastion, puis un bâtiment est élevé au-dessus au milieu de la décennie suivante. Il est loué en 1845 à Auguste Renon qui, associé au mécanicien Charles-Théodore Laborey (tous deux de Gray), s'engage à établir 8 paires de meules, dont 2 réservées à l'administration militaire en temps de paix, les autres pouvant être réquisitionnées en temps de guerre. Réédifié en 1886, il est désaffecté le 28 mars 1928. Suite au déclassement des fortifications de Besançon en 1911-1912, l'administration militaire le remet, ainsi que les terrains alentours, le 11 décembre 1935, au service de la Navigation qui se le réserve pour y transférer ses services. Fin 1938-début 1939, il est réquisitionné par le préfet pour héberger temporairement des réfugiés espagnols. Lorsque les locaux se libèrent, fin juin 1939, la Navigation les fait aussitôt réaménager par l'entrepreneur bisontin Joseph Genzi, qui y réalise une dalle et un escalier en béton au rez-de-chaussée, ainsi que des cloisons aux différents niveaux. Les bâtiments annexes abritent, à la fin de la décennie 1940, le Laboratoire d'essais de matériaux (corps de garde 18e siècle) et la réserve aux liants et agrégats à essayer (seul subsiste celui en amont de la passerelle, converti en garage). La toiture est détruite par un incendie en février 1956, sa reconstruction s'accompagnant de l'aménagement de grandes fenêtres. Actuellement, le bâtiment est occupé par le logement du concierge et les bureaux du service de la Navigation (Subdivision de la vallée du Doubs), de la Délégation régionale au Commerce et à l'Artisanat, et de celle au Tourisme. Il est situé dans une zone inscrite au titre des sites le 30 septembre 1942 et concernée par le classement au titre des Monuments historiques des anciens remparts le 28 octobre suivant. 8 paires de meules, scie et battoir à chanvre (ribe) en 1735, moulin à moutarde (12 mortiers et 12 pilons), huilerie à meule verticale et 2 pressoirs, 2 grandes scies à bois et 1 petite pour refendre, battoir à chanvre (ribe) et 8 paires de meules en 1789. 9 roues hydrauliques verticales en 1825. 8 paires de meules (avec bluteries et machines à nettoyer) actionnées par 2 turbines en 1846, 10 en 1851, 14 en 1871. 3e turbine installée vers 1860. 2 nouvelles turbines mises en place en 1886 en remplacement des 3 existantes (dont 2 système Fourneyron). |