Historique | Le premier grand port de Besançon est le port au bois, implanté sur la rive droite au faubourg Rivotte, juste en amont de la ville. La municipalité y reprend en 1729 les installations aménagées par les marchands pour arrêter les bûches livrées par flottage et y organise son " chantier de bois " : elle régit la vente du bois de chauffage afin d'opérer un contrôle sur les prix et de les régulariser. Là arrivent aussi les bois de construction et de là partent, sous forme de radeaux, les grands bois (bois de charpente en sapin) destinés aux chantiers de la Méditerranée. L'ouverture du canal du Rhône au Rhin s'accompagne de la création de ports, en ville même - ports publics de Chamars (1831) à bassin fermé, de Strasbourg (1864) et de Canot (1883) en bordure du Doubs, port privé du négociant Déprez (décennie 1850) - ou en aval, à Casamène - ports privés de l'usine à gaz, Marquis (marchand de charbon) et Martin-Brey (faïencerie et textile). Aux Près-de-Vaux, sur la rive droite face à Rivotte, un nouveau port aux grands bois est aménagé entre 1875 et 1884 par la Cie PLM pour servir au transbordement voie ferrée - voie d'eau. Les usines qui se développent en amont créent leurs propres installations : Papeteries bisontines (implantées en 1890), Soierie de Chardonnet (1891) et " Pétrolerie " (1898). Le trafic est modeste : 45 950 t pour l'ensemble des ports (hors ceux de Casamène) sur la période 1896-1901, soit 5035 t à Chamars, 1010 t à Canot, 417 t au quai de Strasbourg, 4798 t à celui de Bregille, 11 776 t à Rivotte, 16 751 t aux Près-de-Vaux, 3374 t aux Papeteries, 1270 t à celui des Soieries et 1519 t à la " Pétrolerie ". Le peu de mouvements des trois premiers rend compte de leur exiguïté mais aussi de la baisse de fréquentation de la " boucle " du Doubs depuis la création en 1882 du tunnel de navigation sous la citadelle, qui la court-circuite. La perspective d'une hausse du trafic, liée aux travaux d'amélioration du canal dans les années 1920, relance la question de la création d'un port moderne à Besançon. Porté par la Chambre de Commerce, le projet de Port fluvial de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Moreau se concrétise de 1936 à 1939, sur la rive gauche. Relié par voie ferrée à celui des Près-de-Vaux, cet établissement ouvre en 1957 une annexe un peu en amont, à l'emplacement de la gare de Rivotte qui avait succédé à l'ancien port au bois en 1910. Toutefois, les déchargements (charbon, matériaux de construction et produits agricoles essentiellement) l'emportent sur les expéditions : les premiers représentent 57 258 t en 1957, les secondes 7367 t. En 1962, le trafic total est inférieur à 30 000 t, avec 88 péniches entrantes et 45 au départ ; les ports des Près-de-Vaux, Rivotte et Casamène sont dédiés à la réception de charbon (17 500 t). Tout trafic de marchandises disparaît dans les années 1980-1990 et le Port fluvial perd sa grue en 1993. Certains ports ont été transformés en parking ou en parc, d'autres ont disparu. Celui des Près-de-Vaux et le Port fluvial ont perdu tout ou partie de leurs constructions et font l'objet de projets de reconversion. Au moulin Saint-Paul, une halte nautique a été aménagée en aval de l'écluse. Par ailleurs, Voies navigables de France a, depuis quelques années, mis en place un programme d'aménagement de pontons pour la navigation de plaisance ou de commerce, programme moins lourd que la création de ports ou de haltes nautiques : 3 ont ainsi été établis en aval des écluses n° 49 de la Malate, 50 N de Tarragnoz et 52 de Velotte. |